Culture
Portraits Osedea : IA, aventures et culture avec Isabelle Bouchard
Dans le cadre de notre série Portraits d'Osedea, rencontrez aujourd'hui Isabelle Bouchard, développeuse senior et spécialiste en machine learning. Animée par une insatiable curiosité, Isabelle explore avec passion le monde de l'IA et ses applications pour le bien-être de tous. Au-delà de son expertise aiguisée, découvrez une femme pétillante et inspirante qui nous fera partager ses passions et les multiples facettes de sa personnalité.
D'où vient ton intérêt pour la science et l’intelligence artificielle ?
C’est un peu par hasard (ou par chance !) que je me suis orientée vers une carrière en intelligence artificielle. Au départ, j’ai étudié en génie biomédical. À la fin de mes études, bien que j'aie eu un intérêt, j'avais très peu d’expérience en développement logiciel et encore moins en intelligence artificielle. En fait, je n'avais jamais entendu parler du concept de machine learning (ML) avant d'en explorer les techniques dans mon premier emploi.
J’ai tout de suite aimé le fait que cela demande à la fois des compétences en mathématiques et en développement logiciel, ainsi qu'une bonne capacité à décomposer un problème. J'ai parcouru un petit bout de chemin en autodidacte, soutenue par des collègues qui m'ont beaucoup aidée à progresser. J'ai ensuite décidé de faire une maîtrise pour formaliser mes apprentissages et développer une expérience de recherche.
Qu’est-ce qui te passionne le plus en IA ?
J’apprécie particulièrement le dynamisme de ce domaine, qui évolue très rapidement. Je suis constamment mise au défi et je dois apprendre de manière continue pour pouvoir rester à jour avec les technologies.
De plus, les applications de l’IA sont infinies, ce qui me permet d’explorer de nouveaux domaines d'application. Ces dernières années, j'ai travaillé sur des projets en santé, en agriculture, en urbanisme, et bien d’autres domaines. C’est extrêmement stimulant.
Dans des secteurs de pointe comme l’intelligence artificielle, les femmes ne représentent que 22 % des professionnels. De plus, les femmes ne représentent que 28 % des diplômés en ingénierie et 40 % des diplômés en informatique. Selon toi, qu’est-ce qui explique le faible nombre de femmes en technologie, en ingénierie et en intelligence artificielle ?
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles les femmes choisissent des domaines autres que ceux des technologies, mais il est clair pour moi que l’absence de modèles féminins en est une qui pèse lourd dans la balance. Cela explique également pourquoi plusieurs femmes choisissent de quitter le domaine, où elles ne se sentent pas toujours à leur place. On développe naturellement des affinités avec les personnes qui nous ressemblent, donc il est parfois plus difficile de trouver des alliés ou des mentors lorsqu’on est une femme dans un milieu occupé en majorité par des hommes. On a aussi une idée préconçue assez bien définie du développeur type, et cela peut faire peur quand on ne s’y identifie pas. Personnellement, cela m’a longtemps affectée, mais j’ai appris avec le temps à reconnaître que, clairement, je ne correspondrai jamais à ce profil, mais que c’est plus souvent vu comme une force qu’une faiblesse.
Comment envisages-tu l'impact de l'IA et de l'apprentissage automatique sur les industries dans les années à venir, en particulier dans des domaines tels que la santé, la finance et la technologie ?
J’espère voir l’IA assister les humains, plutôt que les remplacer, surtout en santé. Nos systèmes manquent de plus en plus d’humanité, et j’espère que nos dirigeants seront en mesure de comprendre comment utiliser les technologies pour nous rendre plus efficaces, mais sans perdre de vue l’importance des rapports humains. On comprendra que je ne suis pas nécessairement du genre optimiste ! L’IA et les technologies en général offrent des possibilités infinies, encore faut-il savoir les utiliser à bon escient.
Comment l’équipe IA chez Osedea intègre-t-elle les principes éthiques dans la conception et le déploiement de solutions basées sur l'IA ?
L’éthique des projets d’IA repose encore en grande partie sur les personnes qui les développent. Je répondrais donc spontanément que tout commence par l’embauche de personnes qui ont ces enjeux à cœur. Ensuite, dans notre processus d’analyse des besoins d’un projet, nous avons plusieurs points de contrôle pour nous assurer de soulever et de mitiger les principaux risques éthiques. Par exemple, nous analysons les jeux de données utilisés pour l'entraînement de nos modèles d’IA pour nous assurer de ne pas favoriser un segment d’utilisateurs au détriment d’un groupe sous-représenté dans les données.
Quelle serait ta retraite idéale ?
En santé ! J’adore le plein air. J’aimerais avoir une retraite remplie d’aventures qui me permettraient de continuer à me dépasser physiquement et mentalement, et à m'émerveiller devant la nature. Le tout accompagné de mon partenaire d’aventure préféré, de notre famille et de nos amis… et, bien sûr, entrecoupé de bons moments de détente !
As-tu un film ou un livre coup de cœur à recommander, et pourquoi ?
Puisqu’on vient de terminer la saison des Oscars, je ne peux pas passer à côté du merveilleux film "Poor Things", avec l’incroyable performance de l’actrice Emma Stone. Je le recommande fortement, comme tous les films de Yorgos Lanthimos, pour le scénario recherché et les personnages complètement déstabilisants.
Je recommande également la lecture du classique de la littérature américaine "Les Raisins de la Colère", de John Steinbeck. C'est un roman qui a été publié en 1939, mais qui raconte de manière très juste et toujours actuelle l’expérience humaine de ceux qui perdent à la loterie de la vie et qui se retrouvent du côté de la misère. Ce roman m’a profondément marquée.
Quelle est ta meilleure et ta pire habitude ?
Ma meilleure habitude, c’est d’être active. C’est un effort constant, mais ça m’est tellement bénéfique que j'en fais une priorité au quotidien. Ma pire habitude...procrastiner, clairement !
Quel est ton plus beau voyage et pourquoi ?
Un voyage en Turquie, en 2015, alors que je venais de terminer mon baccalauréat. Pour la richesse de la culture, les paysages grandioses et les villes absolument vibrantes, mais surtout pour l’incroyable sentiment de liberté que j’ai eu la chance de vivre en voyageant au début de la vingtaine. Sans un sou ni contrainte de temps, on se laissait réellement porter par les rencontres et les opportunités qui s’offraient à nous. Je sais que jamais je ne pourrai reproduire de pareilles circonstances, c’était magique !
Si tu pouvais posséder une compétence instantanément, laquelle choisirais-tu et comment l'utiliserais-tu dans ta vie quotidienne ?
J'aimerais posséder une aisance à m’exprimer à l’oral, sur le vif, de façon claire et concise. J’admire vraiment les gens qui le font naturellement ! Et c’est simple, j’appliquerais cette compétence dans toutes les sphères de ma vie, tant au niveau personnel que professionnel. La communication est tellement importante dans toutes les relations qu’on entretient. Ce qui serait magique, ce serait d'être capable de le faire en plusieurs langues !
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