Portraits Osedea : innovation, créativité et passion pour les robots avec Robin Kurtz

Vous êtes-vous déjà demandé comment la technologie, la créativité et une touche de Star Wars façonnent l'avenir de la robotique ? Dans cette édition de Portraits Osedea, Robin Kurtz, développeur logiciel principal et spécialiste des solutions Spot, partage son parcours unique, ses perspectives sur l'avenir des robots comme Spot et les défis techniques qui alimentent sa passion.

En tant que développeur logiciel senior, quelle est la partie la plus gratifiante dans le fait de donner vie à ton code ?

J’ai toujours été quelqu’un de manuel, j’aime créer et voir les choses fonctionner. Ce qui me procure le plus d’excitation, c’est de voir mon code prendre vie. Ça peut être aussi simple que de voir une interface utilisateur magnifiquement conçue se former grâce à du CSS ou d’observer les résultats de mes scripts en travaillant sur la logique de vision par ordinateur. Mais, ce qui est sans doute le plus exaltant, c’est de contrôler Spot avec quelques lignes de code.

Qu’est-ce qui t’a inspiré à te spécialiser en robotique et à devenir spécialiste des solutions Spot ?

Pour être honnête, c’est plutôt la robotique qui m’a trouvé. Je pense que je suis arrivé dans cette niche grâce à mes intérêts, notamment mon goût pour les activités pratiques. En fin de compte, j’étais au bon endroit au bon moment. Lorsque Osedea a choisi de s’orienter dans cette direction, j’ai eu la chance de prendre ce rôle en main et d’y apporter une dimension supplémentaire, au-delà des responsabilités habituelles d’un développeur logiciel.

Quel rôle penses-tu que la robotique jouera pour rendre les lieux de travail plus sûrs ou plus efficaces ?

Automatiser les processus avec des robots ou des solutions robotiques va clairement permettre d’améliorer la sécurité. J’ai eu la chance de pouvoir faire carrière derrière un bureau, en toute sécurité, mais il existe de nombreux métiers dangereux. Ces métiers, ainsi que ceux qui sont monotones ou salissants, doivent être remplacés par l’automatisation. Cela nous permettra de consacrer notre temps à des travaux plus innovants.

Comment vois-tu évoluer la relation entre la robotique et l’IA dans les dix prochaines années ?

C’est une question complexe. Je suis d'avis que l’IA apportera de nombreux avantages grâce aux robots. Aujourd’hui, beaucoup d’entre nous utilisent des services comme ChatGPT qui créent du contenu ou donnent des conseils (même si parfois, mieux vaut ne pas les écouter). Mais personnellement, ce que je préférerais, c’est une IA qui fasse la vaisselle ou plie mes vêtements, pas qui crée des choses. Bon, peut-être un repas de temps en temps quand je manque d’inspiration après une longue journée. Cela dit, je ne pense pas que la rapidité avec laquelle ces solutions IA sont développées soit compatible avec des machines lourdes et parfois dangereuses qui se déplacent dans nos maisons ou nos rues.

Quel a été le moment le plus gratifiant dans ton travail avec Spot jusqu’à présent ?

Voir l’impact positif qu’il a à travers le monde est incroyablement inspirant. Boston Dynamics a présenté des cas d’utilisation impressionnants où les entreprises constatent rapidement leur retour sur investissement, et où Spot a même sauvé des vies ou réduit les risques de blessures. Savoir que je contribue, avec Osedea, à rendre le monde plus efficace et plus sûr est une grande source de fierté pour moi.

Selon toi, quelle est la plus grande idée reçue sur l’IA en robotique ?

Cela a beaucoup évolué ces dernières années, mais au début, quand on a commencé à travailler avec Spot, les gens pensaient qu’il était entièrement contrôlé par l’IA. Aujourd’hui, Boston Dynamics utilise l’apprentissage renforcé pour entraîner Spot à gérer des situations imprévues. Par exemple, la détection de glissades et l’auto-équilibrage. Spot est programmé pour se déplacer dans son environnement, mais s’il se retrouve sur une surface glissante ou dans une position inattendue, son comportement entraîné par l’IA prend le relais pour l’aider à rester debout.

À ton avis, comment l’IA et la robotique peuvent-elles collaborer pour résoudre des défis mondiaux ?

Pour que les robots fonctionnent de manière fiable, nous devons anticiper les situations et les problèmes qu’ils rencontreront, et les développer en conséquence. Avec l’IA, on peut simuler ces situations pour créer des environnements d’apprentissage plus robustes (apprentissage renforcé) ou permettre aux robots de réfléchir par eux-mêmes dans des contraintes bien définies pour gérer des scénarios imprévus. Bien sûr, cela implique certaines mises en garde, et il faut avancer avec prudence.

Si tu pouvais inviter trois personnalités célèbres (vivantes ou mortes) à souper, qui choisirais-tu et pourquoi ?

Adam Savage (tout le monde devrait le connaître, sinon, cherchez son nom !) parce qu’il m’a toujours inspiré et j’aimerais apprendre de lui et travailler avec lui. Dieter Rams, un designer industriel qui a travaillé plus de 30 ans chez Braun et a influencé beaucoup de gens avec son approche « moins, mais mieux ». Avant de devenir développeur logiciel, j’étais graphiste, et bien que je n’aie pas eu beaucoup d’occasions de faire du design de produit, son travail m’a toujours inspiré. Enfin, George Lucas ou Dave Filoni (je triche un peu en mettant les deux), le créateur de Star Wars et une figure clé de cet univers. Pourquoi ? Parce que j’adore Star Wars.

Si tu devais créer un robot inspiré d’un personnage de film, lequel choisirais-tu et que ferait-il ?

R2D2, probablement. Cela dit, Star Wars regorge de personnages fantastiques sous forme de droïdes. Une chose est sûre : mon robot aurait du caractère, et il rendrait ma vie plus facile en effectuant tous ces travaux monotones, salissants ou dangereux.

Quelle invention aurais-tu aimé créer et pourquoi ?

Les Lego, ça compte ? Pourquoi ? Parce que j’adore les Lego, et l’idée d’avoir participé à leur création est géniale. C’est un jouet qui a eu un impact immense, sur moi comme sur d’autres, bien au-delà de ma génération. Je trouve que c’est un outil fantastique pour stimuler la créativité et développer des compétences en résolution de problèmes et en ingénierie.

Si tu pouvais voyager dans le temps, irais-tu dans le passé ou dans le futur ? Pourquoi ?

J’irais dans le futur. Je ne vois pas vraiment l’intérêt d’aller dans le passé sans pouvoir le changer… et mieux vaut ne pas ouvrir cette boîte de Pandore. J’irais 42 000 ans dans le futur, sans raison particulière.

Si un film était réalisé sur ton travail, quel acteur te représenterait ?

Jack Black, parce que j’aime penser que je suis drôle, et il l’est tout autant. En plus, il a cette capacité incroyable à jouer n’importe quel rôle, alors je suis sûr qu’il pourrait parfaitement m’incarner.

Si tu pouvais organiser un dîner n’importe où dans le monde, où serait-ce et que servirais-tu ?

Je pense que je m’effondrerais sous le stress, ce n’est pas pour m! J’adore cuisiner, mais l’idée de cuisiner pour d’autres me rend anxieux. Cela dit, à l’heure où j’écris ceci, je viens de terminer une saison d’une émission télé-réalité australienne appelée My Kitchen Rules. Dans ce show, plusieurs équipes (deux personnes chacune) organisent un dîner où elles doivent servir trois plats. Beaucoup de drame, c’est fantastique, mais aussi terrifiant !

De quel projet de rénovation es-tu le plus fier et pourquoi ?

J’ai récemment rénové ma cuisine, ce qui était à la fois très amusant (et très stressant). J’étais contraint de conserver la disposition existante, mais j’ai pu concevoir l’aspect visuel et faire beaucoup de travaux moi-même. C’était très gratifiant et cela m’a donné encore plus envie de faire d’autres rénovations.

Quelle compétence en bricolage aimerais-tu maîtriser et pourquoi ?

Je suis très à l'aise d'être un homme à tout faire, sans être un expert dans un domaine précis. Cependant, à la retraite, j’aimerais maîtriser une compétence qui me permettrait de continuer à créer et, pourquoi pas, d’en tirer un profit. Qu’est-ce que ce serait? Je ne sais pas encore… Peut-être que d’ici là, ce seront les robots qui feront tout!