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Culture

Semaine de quatre jours : comment maximiser l'harmonie entre travail et vie privée

Ivana Markovic
Ivana Markovic
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Le monde du travail est en constante évolution. Il n’y a pas si longtemps, on parlait d’équilibre travail-vie personnelle, mais il suffit d’y réfléchir un instant pour détecter dans ce terme une certaine rivalité perpétuelle entre vie professionnelle et vie personnelle, ou un objectif sous-entendu de partage parfaitement égal entre les deux sphères.

Osedea a choisi d’approcher ce concept autrement : en offrant volontairement des avantages et des lieux de travail qui favorisent « l'harmonie travail-vie personnelle », comme on aime l’appeler. Ce terme moins usité incarne mieux, selon nous, la philosophie derrière ce qui anime les employés de bureau. L’harmonie travail-vie personnelle met fin à la compétition entre les sphères professionnelle et personnelle de la vie, suggérant plutôt que ces aspects peuvent coexister en faveur du développement, du bonheur et de l’évolution personnelle des employés.

Fin 2018, nous avons lancé un programme pilote de trois mois pour étudier un avantage professionnel colossal : la semaine de travail de quatre jours. Nous avons décidé d’offrir aux membres de notre compagnie de développement web une journée de congé toutes les deux semaines. Ils profitaient ainsi d’une semaine de travail réduite, mais recevaient le même salaire qu’en travaillant cinq jours. L’objectif : donner du temps à chacun pour s’occuper de sa famille, se consacrer à un projet personnel ou simplement reprendre le dessus sur la vie.

Les résultats

Après ces trois mois, nous avons pris le pouls de l’équipe. Les résultats, très intéressants, corroborent les avantages de la semaine de quatre jours, chez Osedea comme ailleurs (peut-être même dans votre entreprise, qui sait!).

Le temps et la flexibilité plutôt que l’argent

Lorsque nous les avons interrogés, plus de 70 % des membres de notre entreprise de design web ont répondu qu’ils préféreraient une semaine de travail de quatre jours à une augmentation de salaire de 7,5 %. Nombre d’études ont montré que les employés accepteraient un salaire réduit pour un emploi en phase avec leurs valeurs, qui leur donne l’occasion d’apprendre et de s’épanouir, dans un milieu de travail globalement remarquable.

Notre petit doigt nous le disait déjà, et les résultats le confirment : le temps et la flexibilité valent plus que l’argent.

« J’accepterais même une baisse de salaire pour que cet avantage soit permanent. » — Un membre de notre compagnie de développement web

Amélioration considérable de l’indice de motivation

Le projet pilote de semaine de quatre jours d’Osedea a été mené durant une période particulièrement dure sur le moral (l’hiver!). L’Association canadienne pour la santé mentale estime que 17 ou 18 % des Canadiens souffrent de dépression saisonnière, qu’on décrit comme « un type de dépression qui se manifeste à certains moments de l’année, commençant généralement à l’automne, quand les journées raccourcissent, et se poursuivant jusqu’à la fin de l’hiver ».

Habituellement, durant cette période, la dépression saisonnière mine le niveau de satisfaction et de bonheur des employés. Mais cette année, au contraire, ces indicateurs ont augmenté d’entre 5 et 15 % dans trois catégories déterminantes : le bonheur, le bien-être et la satisfaction. Toute une réussite pour notre équipe!

En faire un avantage permanent : 96 % de l’équipe dit oui

L’initiative de la semaine de quatre jours comportait son lot de risques, mais notre équipe a adoré, et nous n’avons pas remarqué de baisse de la productivité ni du taux de croissance des affaires.

Voici quelques commentaires de l’équipe sur le programme :

« Avoir un jour de congé, ça changeait tout, parce que ça me donnait une journée pour faire mes tâches sans distractions. »

« Moins de stress, plus de motivation. Ça m’a permis de faire mes tâches à la maison, et de les faire plus vite (pas de file à l’épicerie, disponibilité pour le médecin, etc.). »

« J’ai pu me détendre sans me sentir coupable. Cette journée-là, je pouvais me concentrer sur mon propre bien-être, sans m’en vouloir de prendre congé.

Alors, tout était beau et parfait?

Si, dans l’ensemble, le projet pilote s’est avéré fructueux, les membres de notre entreprise de développement logiciel et web a tout de même noté quelques désagréments. Nous savions qu’il faudrait peaufiner la formule dans les prochaines moutures du programme. C’est pourquoi, une fois les résultats du premier projet pilote compilés, nous avons décidé d’en lancer un deuxième, pour trois mois encore une fois, avec quelques modifications.

Voici les problèmes rencontrés et les solutions mises en place pour les résoudre :

  1. Horaire : Dans le premier programme pilote, chacun pouvait choisir le mardi, le mercredi ou le jeudi comme journée de congé. Nous pensions ainsi offrir plus de flexibilité aux clients et éviter un manque massif de personnel, mais les congés étaient si dispersés qu’organiser des réunions est devenu un cauchemar. Pour notre deuxième projet pilote, nous avons donc établi que tous les congés tomberaient le mercredi : la moitié de l’entreprise une semaine, et l’autre moitié, la semaine suivante.
  2. Disponibilité des membres de l’équipe : Ce que tous ont aimé par-dessus tout, c’est la flexibilité et le temps pour se détendre ou travailler sur des projets personnels. Cependant, la « journée de congé » n’était pas vue de la même manière par tout le monde. Certains restaient disponibles et répondaient aux questions par courriel, mais d’autres disparaissaient complètement du radar. Comme nous n’avions pas formulé d’attentes claires pour tous, les collègues au bureau se sentaient perdus. On entendait, par exemple : « J’ai une question urgente, mais je ne sais pas si je peux joindre X pour lui en parler. » Dans la nouvelle mouture du programme, nous avons renommé le concept : on parle maintenant de « journée flexible ». Ce recadrage tout simple n’enlève rien aux avantages (flexibilité et détente), mais fait en sorte que nous soyons là pour nos collègues quand ils ont besoin de nous.
  3. Communication et planification : Compte tenu des deux problèmes précédents, nous avons cru bon d’imposer à chacun la responsabilité de tenir ses collègues au courant à l’approche de sa journée flexible et de mettre à jour ses outils de communication. Ainsi, personne n’a à s’interroger sur la raison d’une absence (vacances, maladie, congrès, journée flexible).

Tout bien compté, nous sommes ravis des résultats tirés de l’expérience jusqu’à maintenant, et nous avons déjà hâte de voir quels autres avantages ressortiront de notre prochain test.

Nous sommes convaincus de la valeur d’une semaine de quatre jours, tant pour le bonheur des membres de l’équipe que pour la croissance de notre entreprise de design web, même s’il nous faut quelques essais supplémentaires avant de mettre le doigt sur les paramètres idéaux.

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Vous voulez en savoir plus ? Lisez la suite - La vérité sur la semaine de quatre jours : un bon choix pour votre entreprise?

À nos fidèles lecteurs : avez-vous déjà fait ce genre d’expérience? Qu’en avez-vous pensé? Laissez-nous un commentaire!

Photo: Brooke Cagle

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