Innovation
Pour doper la productivité, un « cockpit sécurisé » à l’échelle de l’entreprise
Chez Osedea, la technologie, on en mange. Il est donc ultra important de donner à nos développeurs et concepteurs amplement de temps pour faire leur travail sans être dérangés.
Si les outils que nous utilisons pour collaborer et nous tenir au courant (comme le courriel et Slack, notre messagerie instantanée interne) nous aident certainement à travailler plus efficacement, ils peuvent aussi être extrêmement dérangeants par moments – surtout pour nos collègues qui se consacrent à l’écriture de lignes de code impeccables ou à la conception d’expériences utilisateurs efficaces.
Voilà qui m’amène au sujet principal de cet article. Ces derniers mois, les distractions liées aux communications et le niveau de bruit dans notre bureau ont atteint une intensité difficile à ignorer. Il n’était pas envisageable d’abandonner le courriel ou Slack, parce que nous comptions sur ces outils pour la collaboration, ni d’interdire la discussion de vive voix. Mais il fallait trouver un moyen pour nos programmeurs et concepteurs d’obtenir la tranquillité dont ils ont besoin pour bien faire leur travail. C’est là que nous avons découvert le concept du « cockpit sécurisé ».
Qu’est-ce qu’un cockpit sécurisé (ou cockpit stérile)?
La méthode du cockpit sécurisé est une pratique courante dans le domaine de l’aviation depuis des années. La plupart des accidents d’avion surviennent au décollage ou à l’atterrissage, les périodes qui demandent le plus de coordination entre le pilote et le copilote. C’est pourquoi l’industrie aérienne a adopté la philosophie du cockpit sécurisé : en bref, lorsque l’avion vole à moins de 3 000 mètres d’altitude, aucune conversation n’est permise dans le cockpit, sauf si elle concerne directement le pilotage de l’appareil.
En quoi le concept s’applique-t-il chez Osedea?
Pour mettre à l’essai l’idée du cockpit sécurisé, nous avons décidé d’aménager une plage horaire où les communications par Slack, par courriel, par téléphone et de vive voix étaient interdites. Les collègues pouvaient tout de même se réunir pour répondre à une demande urgente d’un client, mais ils devaient le faire dans nos salles de conférence afin d’éviter de déranger les autres durant cette période de silence.
Le but était d’offrir à nos programmeurs et concepteurs un environnement qui leur permettrait de se laisser absorber complètement par leur travail, un peu comme dans le film Le réseau social, quand une personne met son casque d’écoute et « bouffe du code ».
Si nous avons trouvé une bonne quantité d'informations sur la méthode du cockpit sécurisé en aviation, nous n’avons déniché que quelques exemples dans le monde des TI. Les entreprises de technologie qui l’ont essayée cherchaient à réduire les délais de développement de produits et le stress causé par les échéanciers serrés. L’une d’entre elles avait choisi d’instaurer des périodes de silence le matin, pour donner aux développeurs le temps de se concentrer sur leurs codes complexes sans être interrompus à tout bout de champ. Nous avons tout de suite adoré l’idée et voulu l’essayer.
Notre projet pilote
Après avoir expliqué aux membres de l’équipe le fonctionnement du cockpit sécurisé et ses bienfaits potentiels, nous les avons invités à en faire l’essai durant un mois. S’ils aimaient la formule et la jugeaient utile, nous allions la conserver. Sinon, nous allions l’oublier.
Notre expérience prenait la forme d’un cockpit sécurisé de deux heures les mardis matin et les mercredis après-midi.
Le résultat
Après un mois d’essai, la réponse de l’équipe était très majoritairement positive.
- 72 % de nos collègues ont aimé l’expérience, et 60 % voulaient ajouter encore plus d’heures de cockpit sécurisé dans la semaine.
- 83 % se sont dits plus productifs durant les heures de cockpit sécurisé.
Voici quelques commentaires de l’équipe :
« L’ambiance calme m’aide à me concentrer. »
« C’était plus facile de prendre et de garder mon erre d’aller. »
« L’interdiction des distractions pendant ces périodes a fait augmenter ma productivité et celle des autres. »
« Au lieu sentir que j’avais toute la journée pour réaliser certaines tâches, je savais que j’avais deux heures pour y travailler sans interruption, et ça a amélioré ma productivité. Ça a même augmenté la vitesse à laquelle je règle les grandes priorités de la journée. »
Même si la plupart des membres de l’équipe ont aimé le cockpit sécurisé, notre première tentative n’était pas parfaite!
- Les employés ont trouvé que la page horaire du matin leur était moins profitable que celle de l’après-midi, car ils étaient déjà naturellement plus productifs à ce moment-là. De plus, ils ont remarqué avoir souvent besoin de communiquer avec leurs coéquipiers le matin, ce qui rendait plutôt incommode la période de silence imposée.
- Certains ont trouvé qu’un cockpit sécurisé de deux heures était un peu trop long.
- Quelques personnes ont jugé que deux périodes de cockpit sécurisé par semaine ne suffisaient pas à améliorer notablement leur productivité.
En réponse aux commentaires reçus, nous avons modifié notre formule pour l’appliquer en après-midi seulement, et plus souvent. Le cockpit sécurisé est désormais en vigueur du lundi au jeudi, de 13 h 30 à 15 h. Nous avons adopté cette méthode depuis près de deux mois chez Osedea, et elle demeure une addition avantageuse à nos façons de faire.
Nous avons par ailleurs remarqué que pour optimiser le travail de notre équipe, il n’était pas seulement utile d’instaurer des plages horaires sans distraction : nous pouvions aussi créer des lieux physiques propices à la concentration pour nos développeurs et nos concepteurs en particulier. Nous avons donc aménagé dans le bureau une « zone de concentration » où les employés peuvent se retirer pour se plonger dans leur travail en silence – et toutes les places sont fréquemment occupées.
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En conclusion, cette expérience nous a permis de constater que le concept de cockpit sécurisé ne convient pas à tout le monde, mais qu’il peut s’agir d’un moyen efficace d’augmenter la productivité de l’équipe sans apporter de changements majeurs, et potentiellement perturbateurs, aux façons de faire et à l’environnement de travail de l’entreprise. Bref, ça vaut bien un essai!
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